Children of Africa, une chance pour les petits Abobolais
Le vent du modernisme qui souffle sur Abobo se ressent en bien d’autres endroits de la commune. Poursuivant notre reportage dans la cité, tantôt en voiture tantôt à pied, nous arrivons au quartier Anador situé à un peu plus d’un kilomètre du Mucat. Là aussi, une autre bâtisse capte notre attention. Disons qu’elle force notre admiration.
De son blanc éclatant et son architecture épurée, le Groupe scolaire d’excellence Children of Africa s’impose dans son environnement aussi bien par sa taille que par sa splendeur. Il est scintillant. Sa façade est toute aussi captivante et donne envie d’y entrer. Allons-y donc.
Élevé sur deux niveaux (R+1), sur une surface de 3 600 m², le bâtiment est en U. Les deux ailes abritent les salles de classe, et le bâtiment central est dédié, quant à lui, à l’administration et aux services annexes. Une cour centrale de récréation est destinée aux enfants du primaire. Un espace sportif de 1200 m² est équipé pour l’éducation physique des enfants et un aire de jeux de 500 m² est aménagé pour les tout-petits du préscolaire. L’école dispose également de plusieurs équipements annexes, dont une cantine, une bibliothèque, une salle multimédia, une infirmerie et une salle de réunion.
Plus d’un milliard de F Cfa, 690 places
Ouverte le 8 octobre 2020, l’école d’excellence Children of Africa a été offerte à la commune d’Abobo par la fondation éponyme dirigée par la Première dame, Dominique Ouattara. Cet établissement de très haut standing a coûté plus d’un milliard et demi de nos francs et a une capacité de 690 élèves du préscolaire et du primaire. Tous les frais liés à la scolarité des élèves qui y fréquentent sont totalement pris en charge par la fondation. Son inauguration a été faite par le Chef de l’État, Alassane Ouattara, en présence d’un parterre de personnalités de haut rang.
Aliman Koné est la grand-mère d’un petit garçon inscrit dans cette école. Elle habite non loin de l’établissement. Mémé Alima admire profondément la Première dame, grâce à qui son petit-fils a eu la chance d’intégrer une école d’excellence. « Elle a un grand cœur et c’est Dieu seul qui pourra la récompenser pour le bien qu’elle m’a fait, en prenant en charge les études de mon petit-fils que j’ai à ma charge. Je suis vieille et je n’ai pas suffisamment de moyens (…) Ce n’est pas seulement à moi que la Première dame a fait du bien, mais à plusieurs familles modestes vivant dans ce quartier. Il faut dire aussi que cette école a donné de la valeur au quartier et à toute la commune d’Abobo », témoigne-t-elle.
Une lumière à Abobo-Anador
Peu valorisé, Abobo-Anador était caractérisé par une pléthore de petits garages de fortune. On en trouve à tous les coins de rue. Avec cette école d’excellence, c’est toute l’image de ce quartier qui change au grand bonheur de ses habitants. Surtout que plusieurs voies y ont été bitumées ces deux dernières années. Toutefois, certains riverains commencent à grincer des dents à cause des coûts du loyer et du foncier qui sont en train de flamber.
Laetitia N’Dri, détentrice d’un restaurant dans le quartier, évoque ce revers de la médaille. « Avant, j’avais un peu honte de dire aux gens que j’habite à Abobo, mais maintenant je le fais avec fierté et pour préciser mon quartier, je dis Abobo école Children of Africa (Rires). Cependant, le problème qui se pose est que les magasins deviennent chers dans le quartier depuis que l’école est ouverte. Prenons l’exemple de ce bâtiment où nous sommes : le propriétaire l’a rénové rapidement et a presque doublé le loyer en moins d’un an », se plaint-elle.
Le 11 mars 2022, des célébrités comme Fally Ipupa, Singuila, Claudy Siarr, Dobet Gnahoré, Isaach de Bankolé, l’acteur américain Gary Dourdan de la série ‘’Les Experts’’ et la princesse Ira de Fürstenberg, marraine de la fondation Children of Africa ont foulé le sol d’Abobo pour découvrir l’école Children of Africa. « Le fait de voir toutes ces stars ici dans mon quartier m’a fait énormément plaisir et m’a surtout permis de réaliser ce que ma commune est en train de devenir, et ce, grâce à cette école. C’est notre fierté. », dit Salimata Fofana, la gérante d’un salon de coiffure installé juste en face de l’école.
FAUSTIN EHOUMAN