Trois produits du terroir ivoirien dont le pagne baoulé ont été labélisés en Indication géographique protégée (IGP) par l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI). Qu’est-ce que ce nouveau statut offre au pagne baoulé ?
Avec l’attiéké et le café de Man, le pagne baoulé est devenu un label Côte d’Ivoire. Ce produit artisanal emblématique du centre ivoirien a été labellisé en Indication géographique protégée (Igp) par l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (Oapi). Les certificats de labellisation ont été officiellement remis aux autorités compétentes ivoiriennes, le 26 juillet 2023. Les enjeux de cette labellisation sont importants, à la fois au plan économique, social et artistique.
En effet, comme l’a expliqué le ministre du Commerce, de l’Industrie et de la Promotion des Pme, Souleymane Diarrassouba, qui a réceptionné les certificats, le label Igp permettra au pagne baoulé, en plus d’être protégé et donc d’éviter sa falsification, d’avoir un avantage compétitif, indispensable pour conquérir et se maintenir sur le marché international. Le prix de ce produit connaitra certainement une revalorisation sur le marché international au grand bonheur des milliers d’artisans qui le confectionnent. Et pour la Côte d’Ivoire, ce nouveau statut qu’a le pagne baoulé représente un outil stratégique de développement de la filière.
Deux grands défis à relever
Mais il y a deux grands défis à relever pour permettre aux tisserands de bien tirer parti du nouveau statut de leur produit : la maitrise de la teinture et la formation. « La qualité du pagne baoulé qui est la plus connue et appréciée est le pagne avec le fond bleu indigo. Alors que le tisserand n’arrive pas encore à bien maitriser la fixation de l’indigo sur le fil de coton. La teinture dégorge très souvent. Il y a donc un sérieux besoin de formation sur cette question de la teinture, mais aussi en comptabilité simplifiée et en montage de plans d’affaires pour la recherche de financement », explique Bamba Kassoum, président national de la Chambre nationale des métiers de Côte d’Ivoire (Cnmci).
A l’en croire, son institution apporte son concours afin de relever les défis de la filière. Elle est notamment en train de tisser un partenariat avec la Chambre des métiers du Burkina Faso en vue de la mise en place d’une unité de filature en Côte d’Ivoire pour répondre aux besoins de la matière première des tisserands à savoir le fil à tisser. La chambre est aussi engagée dans la promotion physique et digitale du pagne à travers les foires et rencontres nationales et internationales. Enfin, elle apporte son aide aux tisserands dans la recherche de micro-crédits auprès de structures financières.
FAUSTIN EHOUMAN